lundi 27 mai 2013

Une île à pied, ça use, ça use…. (2 de 4)

Entre le 10 et le 13 mai, chum sans passeport et moi avons pris une petite marche… Nous avons fait le tour de l’île d’Orléans à pied. Soixante-sept kilomètres et quelques nouveaux muscles plus tard, voici un résumé en quatre temps de nos vacances à 20 minutes de chez nous!

Jour 2  Sainte-Famille – Saint-François – Saint-Jean 25,4 km  

Si vous avez besoin d’un argument pour vous lancer dans le tour de l’île à pied, dites-vous que les déjeuners auxquels vous aurez droit dans les gîtes vous feront oublier les douleurs aux pieds et la pluie qui n’arrête pas. Dans la verrière surplombant le grand terrain en bordure du Saint-Laurent, notre festin matinal nous attend : pain doré avec yogourt et ananas (en entrée!!), suivi d’œufs accompagnés de pain et de légumes, dont des têtes de violon. C’est avec l’estomac souriant et l’orgueil gonflé que nous quittons le gîte en direction de Saint-Jean.

Ce village se trouve en fait à moins de 9 kilomètres, si on prend la route du Mitan, qui traverse l’île du Nord au Sud. La météo pour le moins humide a de quoi nous faire reluquer le raccourci, mais quels loosers nous serions d’avoir fait le tour de l’île…mais en coupant par une route transversale! C’est en se disant que le Mitan c’est pour les faibles que nous avons attaqué les 25 kilomètres et quelques poussières (mouillées!) de notre journée.

Deux petits arrêts s’imposent dans le village : le dépanneur et la boulangerie, ravitaillement oblige, puisque c’est assez tranquille côté restaurant dans l’est de l’île, encore plus puisque nous y sommes hors saison touristique. Nous prenons bien soin d’acheter une bière locale que nous dégusterons avec joie comme récompense de fin de journée. Notre objectif de base étant de faire une pause lunch près de la tour d’observation de Saint-François, nous changeons d’idée assez rapidement étant donné l’humidité dans l’air… En marchant, on se tient somme toute dans une température corporelle décente, mais dès qu’on arrête, il y a comme une p’tite fraîche! Alors on décide de clancher sans arrêt officiel avant La Boulange, qui ferme à 17h, où nous achèterons de quoi souper.
Ça c'était à côté de la pancarte Saint-François 13 km. Déjà trempés.
C'est à peu près au moment où j'ai dit " Tu sais que tu aurais pu avoir une blonde
qui va une semaine dans le Sud en vacances, au lieu de marcher 67 km sous la pluie..."
"Ouais, mais elle y serait allée toute seule!"
Nous avons donc continuer notre chemin.
Marche…pluie…marche…pluie…pieds heureusement toujours au sec …marche…pluie…squouik squouik…officiellement plus rien de sec…marche… se demander ce que les gens normaux font en ce samedi gris…marche…

Un garage est ouvert et annonce des produits d’érable. L’envie de sacrer une volée à un pot de beurre d’érable se fait sentir assez rapidement chez moi. Une dame traverse la rue pour venir nous rejoindre et s’informe rapidement si nous sommes que de passage ou si nous nous cherchons une job pour l’été… elle qui recherche de l’aide pour cueillir ce que lui offrira bientôt son immense terrain. On se contente d’acheter un beurre d’érable et jaser quelques minutes avant de continuer notre chemin vers  la tour d’observation, notre point de repère de mi-trajet. Pas besoin de spécifier que nous ne sommes pas monté dedans, 1 pas envie d’escalier 2 aucune vue possible en ce temps gris.

En voyageant à pied, nos joies oculaires (!) sont assez différentes que lorsqu’on voyage à plus que 6 km/h. Il existe peu de joie comparable à celle de voir une pancarte annonçant une zone à maximum 50 km/h ou d’apercevoir un trottoir qui commence, signe d’un centre-village à quelques pas. Un petit arrêt à la librairie de Saint-François, surtout pour la salle de bain en fait, avant de repartir pour un petit 11 kilomètres.
 
Le comble du slow travel ?
Voyager à pied et arrêter quelques fois pour observer les escargots...
La pluie s’arrête, le ciel semble vouloir être notre ami en se dégageant presque…pour environ 5 kilomètres seulement. Un peu avant d’arriver à Saint-Jean, nous faisons l’éloge du slow travel en observant les escargots qui nous crient des encouragements tel un public de marathon. La pluie recommence pour nos derniers kilomètres. Sachant que le village de Saint-Jean est relativement proche, on continue d’avancer se disant qu’on ne peut pas être plus mouillés que ce qu’on est déjà! On refuse même un lift de sympathiques inconnus qui ont arrêté, probablement après avoir pensé que nous étions soit fous, soit itinérants. Pas vrai qu’on va avoir fait le tour de l’île moins 5 kilomètres!! Nos orgueils et nous filons donc vers Saint-Jean et découvrons en chemin qu’il est effectivement possible d’être encore plus mouillés que ce qu’on était déjà, gracieuseté de l’averse de fou des dernières 20 minutes avant l’arrivée tant attendue à La Boulange, un quart d’heure avant la fermeture.

Quelques minutes et un arrêt au dépanneur plus loin, où on se fait conseiller de passer par le Mitan si on retourne à Sainte-Famille ce soir (euh pensez-vous vraiment qu’on va se retaper un 8 km ce soir?!?!), on arrive enfin à l’Auberge la Terre et la Mer. Enfin, une douche chaude et des vêtements secs! Sauf qu’il y a un petit imprévu : tout est mouillé dans nos sacs! Il y a une limite à ce qu’un rain cover peut supporter ça l’air… donc on choisit les vêtements les moins mouillés, pendant que nos hôtes mettent tout le reste à la sécheuse. Pizza et bière locales servent de récompense avant un dodo ô combien vraiment super trop bien mérité. Heureusement, demain est notre journée de lâches, seulement 11 kilomètres! En espérant que les souliers aient le temps de sécher d’ici là!

Pédestrokilométriquement vôtre, 
Sarah sans passeport

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire