vendredi 25 février 2011

La municipalité que je vois de mon balcon

Lorsque je suis sur le balcon à l'arrière de mon appartement, je vois un mur qui entoure un hôpital. Jusque là, rien de bien impressionnant. Par contre, sachant que cet hôpital ne fait pas partie de la Ville de Québec, où j'habite, cela me semble plus intéressant.
En 1692, Mgr de St-Vallier, achète le monastère Notre-Dame-des-Anges aux Récollets afin de fonder l'Hôpital général, qu'il confie aux soeurs Augustines peu de temps après. Elles s'occupent des marginaux de la société : invalides, vieillards, déficients. Il y a également eu un pensionnat pour filles à cet endroit pendant plus d'un siècle. Le 1er juillet 1855, Notre-Dame-des-Anges est officiellement nommée municipalité de paroisse, donc indépendante de la Ville de Québec. Au dernier recensement, en 2006, on comptait 456 habitants dans cette municipalité de 0,06 km2. Il n'y a pas d'administration municipale comme telle, car Notre-dame-des-Anges reçoit tous les services par la Ville de Québec en échange d'un terrain donné pour créer le Parc Victoria à la fin du 19e siècle. Le moulin qui se trouve encore aujourd'hui dans un petit parc sur le boulevard Langelier est une preuve de l'organisation des Augustines. Il s'agit d'un moulin à vent qui a longtemps appartenu à la paroisse, le seul moulin encore debout à Québec.

Jusqu'à récemment, il y avait un musée adjacent à l'hôpital mais à ce qu'on m'a dit, il devrait être transféré d'ici l'an prochain près de l'Hôtel-Dieu de Québec, autre hôpital tenu longtemps par des Augustines. Le cimetière de l'Hôpital général est quand même un petit musée en soi, étant le seul cimetière encore visible qui date du régime français. En effet, comme l'hôpital était en périphérie de Québec, il a été nommé hôpital militaire et plusieurs centaines de militaires ont été soignés là lors des batailles de 1759-1760. Plus de 1000 soldats morts des suites des batailles des Plaines d'Abraham et de Sainte-Foy reposent dans ce cimetière. Leurs noms sont connus grâce aux Augustines qui ont tenu un registre des personnes enterrées au cimetières depuis le début. Pour ce qui est des soldats morts au combat, on les enterrait dans des fosses communes sans se souvenir des noms de chacun. On retrouve dans ce cimetière un mémorial de la guerre de Sept ans et depuis 2001, les restes de Montcalm, le général français décédé la nuit suivant la fameuse bataille des Plaines d'Abraham.

Hospitalièrement vôtre,
Sarah sans passeport

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