Entre le 10 et le 13 mai, chum sans
passeport et moi avons pris une petite marche… Nous avons fait le tour de l’île
d’Orléans à pied. Soixante-sept kilomètres et quelques nouveaux muscles plus
tard, voici un résumé en quatre temps de nos vacances à 20 minutes de chez
nous!
Jour 2 Sainte-Famille – Saint-François – Saint-Jean
25,4 km
Si
vous avez besoin d’un argument pour vous lancer dans le tour de l’île à pied,
dites-vous que les déjeuners auxquels vous aurez droit dans les gîtes vous
feront oublier les douleurs aux pieds et la pluie qui n’arrête pas. Dans la
verrière surplombant le grand terrain en bordure du Saint-Laurent, notre festin
matinal nous attend : pain doré avec yogourt et ananas (en entrée!!),
suivi d’œufs accompagnés de pain et de légumes, dont des têtes de violon. C’est
avec l’estomac souriant et l’orgueil gonflé que nous quittons le gîte en direction
de Saint-Jean.
Ce
village se trouve en fait à moins de 9 kilomètres, si on prend la route du
Mitan, qui traverse l’île du Nord au Sud. La météo pour le moins humide a de
quoi nous faire reluquer le raccourci, mais quels loosers nous serions d’avoir fait le tour de l’île…mais en coupant
par une route transversale! C’est en se disant que le Mitan c’est pour les
faibles que nous avons attaqué les 25 kilomètres et quelques poussières
(mouillées!) de notre journée.
Deux
petits arrêts s’imposent dans le village : le dépanneur et la boulangerie,
ravitaillement oblige, puisque c’est assez tranquille côté restaurant dans l’est
de l’île, encore plus puisque nous y sommes hors saison touristique. Nous
prenons bien soin d’acheter une bière locale que nous dégusterons avec joie
comme récompense de fin de journée. Notre objectif de base étant de faire une
pause lunch près de la tour d’observation de Saint-François, nous changeons d’idée
assez rapidement étant donné l’humidité dans l’air… En marchant, on se tient
somme toute dans une température corporelle décente, mais dès qu’on arrête, il
y a comme une p’tite fraîche! Alors on décide de clancher sans arrêt officiel
avant La Boulange, qui ferme à 17h, où nous achèterons de quoi souper.
Marche…pluie…marche…pluie…pieds
heureusement toujours au sec …marche…pluie…squouik squouik…officiellement plus
rien de sec…marche… se demander ce que les gens normaux font en ce samedi gris…marche…
Un
garage est ouvert et annonce des produits d’érable. L’envie de sacrer une volée
à un pot de beurre d’érable se fait sentir assez rapidement chez moi. Une dame
traverse la rue pour venir nous rejoindre et s’informe rapidement si nous
sommes que de passage ou si nous nous cherchons une job pour l’été… elle qui recherche
de l’aide pour cueillir ce que lui offrira bientôt son immense terrain. On se
contente d’acheter un beurre d’érable et jaser quelques minutes avant de
continuer notre chemin vers la tour d’observation,
notre point de repère de mi-trajet. Pas besoin de spécifier que nous ne sommes
pas monté dedans, 1 pas envie d’escalier 2 aucune vue possible en ce temps
gris.
En
voyageant à pied, nos joies oculaires (!) sont assez différentes que lorsqu’on
voyage à plus que 6 km/h. Il existe peu de joie comparable à celle de voir une
pancarte annonçant une zone à maximum 50 km/h ou d’apercevoir un trottoir qui commence,
signe d’un centre-village à quelques pas. Un petit arrêt à la librairie de
Saint-François, surtout pour la salle de bain en fait, avant de repartir pour
un petit 11 kilomètres.
La
pluie s’arrête, le ciel semble vouloir être notre ami en se dégageant presque…pour
environ 5 kilomètres seulement. Un peu avant d’arriver à Saint-Jean, nous
faisons l’éloge du slow travel en
observant les escargots qui nous crient des encouragements tel un public de
marathon. La pluie recommence pour nos derniers kilomètres. Sachant que le
village de Saint-Jean est relativement proche, on continue d’avancer se disant
qu’on ne peut pas être plus mouillés que ce qu’on est déjà! On refuse même un lift de sympathiques inconnus qui ont
arrêté, probablement après avoir pensé que nous étions soit fous, soit
itinérants. Pas vrai qu’on va avoir fait le tour de l’île moins 5 kilomètres!! Nos
orgueils et nous filons donc vers Saint-Jean et découvrons en chemin qu’il est
effectivement possible d’être encore plus mouillés que ce qu’on était déjà,
gracieuseté de l’averse de fou des dernières 20 minutes avant l’arrivée tant attendue
à La Boulange, un quart d’heure avant la fermeture.
Quelques
minutes et un arrêt au dépanneur plus loin, où on se fait conseiller de passer
par le Mitan si on retourne à Sainte-Famille ce soir (euh pensez-vous vraiment
qu’on va se retaper un 8 km ce soir?!?!), on arrive enfin à l’Auberge la Terre et la Mer. Enfin, une douche chaude et des vêtements secs! Sauf qu’il y a un
petit imprévu : tout est mouillé dans nos sacs! Il y a une limite à ce qu’un
rain cover peut supporter ça l’air…
donc on choisit les vêtements les moins mouillés, pendant que nos hôtes mettent
tout le reste à la sécheuse. Pizza et bière locales servent de récompense avant
un dodo ô combien vraiment super trop bien mérité. Heureusement, demain est
notre journée de lâches, seulement 11 kilomètres! En espérant que les souliers
aient le temps de sécher d’ici là!
Pédestrokilométriquement vôtre,
Sarah sans passeport
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